Drôle de soirée (2)

Publié le par Nad

*soupir*

Faut croire que finalement, j'attire les soirées bizarres, qui ne se passent pas comme prévu. Faut croire que j'aime ça peut-être...


AVANT LA SOIREE

Pas grand chose à raconter... Il m'a fallu 3 plombes pour me préparer (d'un autre coté, je suis une fille, c'est normal, j'ai droit héhé), ma mère a dû recoudre en 4ème vitesse la braguette de mon pantalon préférée parce qu'elle se déboitait d'en bas... et surtout, j'ai appris qu'Olivier viendrait. Oh miracle. Lui aller dans cette boîte un samedi (non, il n'aime pas y aller le samedi, le vendredi, c'est sans problème, mais le samedi...).
J'ai sans doute trop garder des souvenirs de lui de "dans le temps" où il savait faire la fête, où il aimait danser pour le plaisir de danser, où il n'avait pas besoin de boire autant (oh, il buvait déjà beaucoup à nos fêtes d'adolescents, on buvait beaucoup... mais il ne descendait pas une bouteille entière de Jet27 AVANT...). Bref, je reviendrai plus tard sur ça, parce que j'ai réalisé une chose en fin de soirée.

PENDANT LA SOIREE

Après des problèmes à l'entrée avec Jo, que le videur ne voulait pas laisser passer, le croyant avec la bande de louches qu'il venait de recaler, il a fini par laisser passer Jo quand il a compris qu'il était avec nous, vraiment avec nous. Sitôt entrés, Olivier a filé se prendre à boire, Barbara et Katia ont filé aux toilettes, Fred a disparu, Jo aussi. Mon frère et moi sommes allés manger un morceau, 3/4 d'heures pour être servi, lui un banana split, moi un croque monsieur, faut pas être pressé dans un restaurant de boîte. Mais ça ne coûte pas spécialement cher (ils se rattrapent sur le prix des cocktails).
On a retrouvé un peu tout le monde dans la grande salle, tous debouts. Barbara et moi sommes parties dans la petite du bas, n'aimant pas spécialement l'ambiance techno de la grande. On a dansé quelques chansons puis sommes remontées en haut avec les autres. Le style musical avait changé, c'était nettement plus agréable.
On a fait le poireau debout pendant X temps. Personne ne se -je cite- "sentait en forme" pour boire une bouteille quelconque histoire qu'on ait une table, et qu'ils aient des fauteuils pour poser leurs fesses. Sinon j'aurais pris une bouteille sans problème.
A un moment, j'ai demandé à Barbara "on va rester longtemps Là ?", dans un couloir à passage rempli de gens, à attendre je-ne-sais-quoi au lieu d'aller danser un peu. Elle m'a répondu qu'il y avait trop de monde sur la piste, me montrant que même pour accéder à la piste, c'était mission impossible. En résumé, pas motivée à y aller.
Mais je l'étais, moi. J'étais venue pour danser bordel, pas pour m'asseoir, pas pour squatter, pas pour poireauter. Pour me défouler un peu le temps de quelques chansons, de ne pas penser au boulot, de ne penser à rien qu'à montrer à tous que je ne sais pas danser et que je m'en fous un peu ^^.
Alors j'ai perdu patience et j'ai dit que j'allais sur la piste. Personne ne m'a suivi, pas même Barbara, qui a pourtant toujours été l'une des rares à danser. Pas grave, je m'en foutais. Ca a été un peu laborieux d'arriver à la piste, j'ai dû pousser quelques personnes un peu, mais je n'ai pas mis 10 minutes non plus. Je me suis trouvé un petit coin juste devant la dernière marche des escaliers. Quelques centimètres carrés. Ensuite, il suffit de montrer aux gens qu'on a besoin d'un minimum d'espace, l'espace se fait. Il s'est même fait presque naturellement. Pour dire, je n'ai marché sur aucun pied, et en moins de 5 minutes, j'avais de l'espace à revendre, on aurait pu être à 3 à cet endroit. Sauf que tout ça c'était pour moi. Et j'étais contente en prime, d'avoir "gagné" ce petit territoire. J'ai voulu dire à Barbara qu'il y avait de la place, qu'il suffisait de se la faire... Sauf qu'ils avaient tous bougés...
Barbara et Katia sont revenues, ne sachant pas où étaient les autres. On a fini par descendre dans la petite salle. Katia s'est assise, en bas, il y a des canapés. Barbara est partie chercher mon frère, il avait mes sous.
Fred est arrivé et nous a dit "on rentre". Euh... Fred t'as l'heure ?... Il était 1h45. Ca faisait moins de 2 heures qu'on était là. Sans commentaire.

La raison du "on rentre", c'est "il y a trop de monde". Uh... HUM.


APRES LA SOIREE

Dans la voiture, il y avait mon frère au volant, Barbara en passager avant, Olivier et moi à l'arrière. Je faisais un peu la tête, sans trop le montrer, du moins, j'essayais de ne pas trop le montrer. Quand Olivier m'a demandé pourquoi je ne parlais pas, je lui ai dit "je cuve". J'ai fini par m'endormir, ça valait mieux, comme ça, je ne ressassais pas cette fin de soirée prématurée. J'ai émergé à un moment, il me semblait qu'Olivier était bizarre. J'entendais des bruits bizarres, des sanglots étouffés. En fait, il pleurait, totalement effondré, pour on ne savait pas trop quoi. Je le regardais, sans trop savoir quoi faire. Dans ma tête, je me disais "mais mince, pourquoi tu n'essayes pas de le réconforter ? Pourquoi quand tu lui parles, tu as le ton froid ? Pourquoi tu ne lui montre pas ton amitié ? Prends le dans tes bras, pose une main sur lui pour lui faire savoir que tu es là", mais rien à faire... Je n'y arrivais pas. Barbara lui a donné des mouchoirs. Il n'arrivait pas à se calmer, ça le prenait par crise.
A un moment où il commençait à se calmer un peu, je lui ai dit d'ouvrir sa fenêtre pour prendre l'air un peu, lui ai donné une cigarette, lui ai allumé et tout l'toutime... Et je l'observais tout le temps, la cigarette qui penchait vers le bas. Je me suis dit qu'elle se rapprochait un peu trop de sa main aussi. Il l'a changé de main. Je continuais de surveiller, je trouvais ça pas normal. Et j'ai vu ce qu'il allait se faire. Il avait rapproché la cigarette sur la paume de son autre main, c'était déjà suffisant pour qu'il sente que ça le chauffait, si c'était par accident que la cigarette arrivait là. Mais j'ai vu que ce n'était pas accidentel et qu'il continuait d'approcher la clope sur sa paume. "Ca, tu arrêtes !", c'est sorti tout seul, et il a écarté la clope en maugréant quelque chose. Comme il recommençait à entrer dans sa crise de larmes, j'ai pris la cigarette et l'ai éteinte, la mettant plus tard pour quand il se recalmerait.
Mon frère a fait un détour par la boulangerie, comme à chaque fois. Il y avait ma cousine qui nous y attendait. Elle a un... tact cette fille pfff. Olivier se cachait le visage, et elle le harcèle encore avec dans la voix un ton moqueur mal dissimulé. Je lui ai dit qu'il avait trop bu et qu'il craquait, c'était tout ce qu'elle avait besoin de savoir, même si je savais que ce n'était pas l'alcool qui l'avait mis dans cet état.
On a fini par être juste tous les deux dans la voiture. On a essayé de discuter du mieux qu'on a pu, il n'avait pas trop l'air de vouloir en parler. C'est un tout de toute façon sa déprime, ce n'est pas juste de ce qu'on a parlé, j'en suis sûre.
Quand on était en boîte, il a vu son meilleur ami et sa copine. Dès que son pote tourne le dos, la nana drague à bloc Olivier, qui la repousse à chaque fois. Apparemment, ce soir, elle lui a dit qu'elle voulait coucher avec lui. Quand il m'a dit ça, ça a redoublé sa crise de larmes. Il me disait qu'il ne comprenait pas son ami, de rester avec une telle fille, il m'a écoutée parler sans m'entendre, je le sais. Son ami n'est soit pas prêt à voir la vérité en face, soit il en a conscience et s'en fout royalement. Mais s'il refuse de voir que sa copine est une s***** alors rien de ce qu'il pourrait dire ne le ferait réagir. L'amour est aveugle, jusqu'à un certain niveau, mais il est aveugle totalement un moment. Quand le copain sera prêt, alors il verra. J'ai dit à Olivier qu'il avait assez de problèmes pour se prendre la tête sans pour autant se prendre la tête avec ceux des autres. C'est la vie de son ami, pas la sienne.
Il m'a dit aussi un truc que je n'ai qu'à moitié compris, comme quoi, les couples ne se disputent pas par exemple, prenant à exemple mon frère et Barbara. Je l'ai détrompé, tous les couples se disputent, à plusieurs degrés, pour des tonnes de raisons, mais les disputes sont quelques part inévitables... et nécessaires au bon fonctionnement du tout. Il m'a dit que par exemple, mon frère ne s'énerverait pas si contre Barbara si elle en draguait un autre (là, j'ai carrément pas saisi, est ce que ça veut dire que quand même, son ami s'énerve face aux attitudes de sa copine ?), encore une fois je l'ai détrompé. Evidemment qu'il s'énerverait si sa copine en draguait un autre, qui ne le ferait pas, sauf quelqu'un qui se foutrait totalement de sa relation ?
Il a fini par recraquer, on était encore tous les deux dans la voiture. Là, j'ai réussi à passer mon bras autour de lui pour le réconforter un peu. Je lui ai reparlé de plusieurs choses et ai fini par couper ce maigre contact physique qui me dérangeait un peu (en me faisant sentir mal à l'aise en même temps, parce que je ne comprenais pas ce que je ressentais, devoir me forcer pour lui donner ce geste d'amitié et m'en sentir mal à l'aise... de me forcer à ça, alors que ça aurait dû être naturel...).
J'étais malheureuse pour lui. Il était venu à la base pour me voir. C'est peut-être aussi pour ça que je me sentais honteuse de me sentir mal à l'aise à l'idée de passer mon bras autour de lui pour lui apporter un peu de soutien moral. Quelque part, c'était à cause de moi.
Mais j'ai surtout pris conscience d'une vérité que je me chuchotais dans ma tête sans oser me le dire clairement... Je ne le connais plus. Ce n'est plus du tout le même qu'avant. Le milieu où il traîne depuis des années l'a radicalement changé. Il essaye de décrocher... il fume encore simplement, dit-il, rien n'est moins sûr, mais ça ne m'étonnerait pas qu'il ait, là, essayé vraiment d'arrêter s(c)es conneries et que ça soit un contre-coup. On ne peut pas arriver à un tel état dépressif, si rapidement, sans raison. Oui, il est au chomage, oui il n'a pas le permis et oui, c'est la situation dans laquelle j'étais il y a 2 ans, en pleine dépression... Mais j'allais mal et ça se voyait clairement, même si je faisais mon maximum pour le cacher, et qu'en général, j'arrive à cacher 95% de l'iceberg. Là, il était dans un tel état... j'ai pensé qu'il pouvait se foutre en l'air dans la nuit s'il restait seul...
Je n'ai sans doute pas été la seule.
Sans trop comprendre pourquoi, Barbara lui a proposé de venir avec Christophe chez elle, et qu'il reviendrait chez lui demain. Bon, sachant qu'elle a un an de plus que moi, elle a dû tirer la même conclusion. Il ne devait surtout pas rester seul dans cet état.
Un peu avant de sortir de la voiture, quand il a dit qu'il irait avec eux, j'ai demandé à Barbara de le tenir à l'oeil, de le surveiller. "Il veut se faire mal. Il a essayé de se bruler la main tout à l'heure". Je ne l'ai pas dit derrière son dos ni rien. Non, en face de lui, pour qu'il sache que je savais, et qu'il ne se dise pas que je parle de lui dans son dos. Je sais que l'on a réellement du mal à empêcher quelqu'un de s'auto-mutiler d'une façon ou d'une autre, que si vraiment la personne veut, elle le fera... Mais je voulais être sûre que les 2 autres soient au courant, et qu'il soit sûr que je suis franche et honnête.


Ma mère m'a dit de ne pas m'arrêter sur les dates. Je lui avais dit que si j'avais tilté la date la semaine dernière, j'aurais refusé de sortir. Qu'après tout, la soirée ne pouvait de toute façon pas bien se passer, même si j'y ai mis du mien à fond... Le 12 février, oui, c'est une Date. C'est la date d'anniversaire d'un ancien ami, un autre Olivier. c'est aussi la même date où il s'est fait arrêté le jour de ses 18 ans. C'était il y a 5 ans. Je hais cette date. Je n'aime pas particulièrement non plus le 14 février, parce que c'est la date où j'ai appris son arrestation, mais cette date est un peu moindre, sans doute dû à l'espoir qu'un jour, le 14 février soit aussi pour moi la date de la St Valentin.

J'ai l'impression de ne pas avoir envie de re-connaître Olivier (celui de la soirée), d'apprendre qui il est réellement devenu, de savoir à quel point il en est. J'ai l'impression d'avoir perdu goût à aider les autres, à comprendre leurs problèmes. Peut-être parce que ça me touche moins. Que ça ne me touche plus de la même façon. Sans doute à cause du recul que j'ai mis quand j'ai réalisé que ça me pourrissait la vie.
Olivier en début de soirée m'a dit qu'il avait vu Sam (-> lire la soirée où j'ai vu ce gars), qu'il voulait avoir des nouvelles, qu'il voulait faire ma connaissance... Il est gentil Sam, mais... je connais les fréquentations d'Olivier. Je sais que j'ai toujours réussi à repousser ces drogues, que je n'ai jamais tiré sur un joint. Je ne préfère juste pas tenter le diable, on pourrait aussi bien me faire prendre un truc dans un verre un jour, et je me connais. Si je n'y ai jamais touché, c'est parce que je sais que j'aimerais. Quand je vois le mal que j'ai pour arrêter de fumer, quand je vois que ça frôle l'impossible que je sorte sans boire au moins 2 cocktails et qu'après le 5ème je ne sais plus m'arrêter d'en boire d'autres... comme déjà écrit, pas envie de tenter le diable. J'ai déjà eu des fréquentations de ce style, qui ont respecté mes choix, qui étaient géniaux et avec qui je ne regrette rien... Mais je préfère éviter maintenant.
Je sais que je ne peux pas abandonner Olivier. Mais je ne courirais pas après pour qu'il me raconte ses problèmes, son état psychologique ou quoi que ce soit... Parce que ça ne me touche pas. Ca ne me touche plus.
Le pire étant qu'il a, lui, toujours gardé l'estime qu'il m'a toujours porté. Il y a des chances pour que sur le retour jusqu'à chez Barbara à Stras, il ai dit et redit que j'étais géniale et qu'on avait bien discuté dans la voiture à la boulangerie... Et ça me fait peur. Parce que je me dis que Barbara va se redire qu'on passe peut-être à coté d'une "belle histoire". Et il est loin d'avoir besoin de ça. De faux espoirs. Ca l'anéantirait totalement.

Quelle soirée,...

Barbara m'a dit qu'elle faisait une soirée entre filles dans 2 semaines pour l'anniversaire à sa soeur. J'en ai parlé à ma mère, puisqu'elle est généralement contre ce genre de soirée "entre filles" (dû à des problèmes quand elle en a fait une étant jeune, elles ont failli se faire violer dans un coin en boîte, les videurs n'ont rien su faire, elles se sont enfuies avec les gars derrière elles, un taxi n'a même pas voulu les prendre en voyant ce(ux) qui leur courrai(en)t après, le suivant s'est arrêté). Là, elle m'a dit "pourquoi pas, ça peut être sympa". A un autre moment, j'ai dit "ras le bol de sortir avec des gosses, je vais faire des sorties avec le régleur". Là encore, même réponse "pourquoi pas". Hum...

Oui, c'est finalement ce que je me dis aussi. Pourquoi pas. Je ne connaitrais personne sauf Barbara à la "soirée entre filles" mais... j'y serais pour m'amuser, point final. Quant au régleur, ça me fait un peu peur pour plusieurs raisons, la principale étant que je n'ai pas envie qu'il s'imagine des trucs, l'autre étant que je pense que je connais certains de ses copains et que je n'ai pas forcément envie de les revoir, ou que je ne les connais que de vue et que ça fait toujours bizarre de parler à quelqu'un qu'on aura vu pendant des mois, des années, sans jamais lui avoir parlé (j'ai une mémoire très visuelle).
Le regleur a un an de plus que moi, on était dans le même collège, il trainait dans mon lycée... pire même, il trainait avec Guillaume (-> lire la note), je revois très clairement le régleur squatter avec lui et ses potes sous le préau pendant les heures de perm. Bref... Si j'accepte de faire la fête avec lui, je ne sais pas trop sur qui je vais tomber. Certains sont à prendre avec méfiance, colériques, nerveux, impulsif... j'en avais dans ma classe au collège. J'étais dans la même classe en 3ème que son ex copine, pour prouver que le monde est plus que petit.

Enfin bref. Faudrait que j'aille dormir un peu.

Publié dans Les sorties

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