Un homme... Un message

Publié le par Nad

Cela ne vous est jamais arrivé ? D'être à un endroit, de croiser "quelqu'un", qu'on vous dise quelque chose, et que la personne s'en aille... Ce genre de moments, fugaces, auxquels on peut apporter un certain double-sens. Qu'on vous dise quelque chose qui n'a, en apparence, "rien à voir", et qui pourtant, fait tout changer ?

Ca m'arrive de temps en temps. Ca m'est arrivé aujourd'hui.

Je n'ai pas le moral depuis quelques jours, c'est quelque chose que je ne cache à personne. Rien que ce que je fais, que je ne fais pas d'habitude, est criant de cette vérité. Je n'ai pas le moral.

Depuis 2 jours, je prends la voiture et je roule. Je m'arrête quelque part, je squatte, je redémarre, je roule... je m'arrête, je squatte... et je rentre. Je m'étais arrêtée à un rond-point, sur le bas coté, j'ai envoyé quelques sms, ai essayé de joindre Steph et Céline, je voulais boire un café chez eux... Mais je suis tombée sur leur répondeur respectif. J'ai roulé jusqu'au boulot, où je me suis garée sur le trottoir, laissant tourner le moteur pour continuer d'écouter la musique, pas très gaie celle-là d'ailleurs.
J'ai sorti mon agenda et ai commencé à écrire ce que j'avais dans la tête en PRP (prise rapide de la parole, langage demi codée descendant de la sténographie). En gros, ça donnait des "je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas comment avancer. Pour quoi, pour qui. Quoi faire ? Comment faire ? Pourquoi ? Aucun but, rien pour avancer. Alors à quoi bon continuer". Ouais, pas très gai non plus, totalement dépressif, voire pire en apparence.
J'étais là, sur le trottoir, dans ma tuture fermée à clé, ma cigarette à la main, dans l'autre mon stylo. J'écrivais, et en arrière fond de la musique, j'ai entendu des chiens aboyer. Je n'y ai prêté qu'une oreille distraite, y'a pas de chien normalement dans cette rue. Et puis comme le son devenait persistant, j'ai fini par appuyer sur l'ATT, pour vérifier que j'entendais bien des chiens. Dans le coin de mon oeil, j'ai vu bouger. J'ai tourné la tête pour regarder. Il y avait un homme, un petit grand-père qui observait la voiture, 2 chiens de garde de l'usine d'en face qui aboyaient sur lui. L'homme m'a dit bonjour en traversant, et polie, je lui ai dit bonjour. Il m'a demandé si j'étais en panne, sur quoi, évidemment, j'ai répondu non, que j'étais juste stationnée pour fumer ma cigarette (et déprimer, mais ça, il n'avait pas besoin de le savoir). Je lui ai raconté les misères que me faisais ma voiture, expliquant que je la laissais tourner pour qu'elle n'ait pas trop froid et qu'elle ne me cause pas trop de problème au démarrage.
Et l'homme a fini par me dire "il faut continuer". Je n'ai vu aucun rapport avec cette phrase dans notre discussion, ni rien, aucun lien. Mais oui, il a raison, et je lui ai dit "oui, il faut bien". C'est vrai, il a raison. Je n'ai peut-être aucun but dans ma vie, ni aucune personne à voir "dehors", ni rien pour m'aider à avoir envie de vivre le lendemain, mais oui... Il faut continuer, quand même.

Voilà, c'est de ce genre de faît à double-sens dont je parle... Ca m'arrive de temps en temps, quelqu'un se promène "sur ma route, mon chemin", me donne un message, et libre à moi d'en faire ce que je veux. C'est un peu comme si j'étais partie de chez moi cette aprem, "juste" pour chercher un message, quelque chose. Et que je l'ai trouvé.

Il faut continuer

Je suis partie quelques minutes plus tard, après l'avoir suivie du regard quand il est parti. Me demandant d'où il sortait, où il allait. En roulant, je me sentais mieux dans ma tête. Oh, c'était aussi fugace que cette rencontre, on ne peut pas dire que ça  y est, je vais super mieux... Mais ça m'a fait du bien quelques instants. Ca soulage. 

Publié dans Au jour le jour

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article